
®D.Lédan
De la mobilité des loutres… et des humains
Naturaliste, membre de la Société Française pour l’Étude et la Protection des Mammifères, Didier Montfort expose la spécificité de « cet animal fascinant », essentiellement nocturne, dont le domaine vital peut s’étendre de 200 à… 3 000 hectares de marais ! « À la recherche de nourriture et de contacts avec leurs partenaires, les loutres sont des animaux très mobiles… et circulent en Brière dans des milieux qui ne sont pas si sauvages. » En effet, ces zones humides offrent une configuration originale : elles sont quadrillées par de nombreuses routes, et la circulation automobile ne s’arrête pas complètement la nuit, du fait d’une activité industrielle amenant de nombreux travailleurs à se déplacer en horaires décalés.
Itinéraires conseillés
Alors, pour permettre aux animaux de traverser une voie sans mettre une patte sur la chaussée, des passages à loutres, ou « loutroducs », sont aménagés : sous les ponts, ce sont des encorbellements ou des buses adaptées ; aux alentours, des dispositifs de guidage pour les inciter à passer par ici plutôt que par là… Selon Didier Montfort, « les animaux peuvent toujours préférer un autre passage à celui qu’on leur aura destiné… En ce sens, les passages à loutres ne sont pas la panacée, mais ils permettent néanmoins de réduire la mortalité, sans l’annihiler, hélas. »