La roselière : un milieu à forte valeur écologique

Véritable puits de biodiversité, les roselières abritent de nombreuses espèces d’oiseaux tout à fait spécialisées et inféodées (appelées espèces paludicoles). Que ce soit en période de reproduction, de migration ou d’hivernage, ces oiseaux possèdent des exigences écologiques qui dépendent fortement de l’état de santé des roselières. Parmi elles, on retrouve principalement les ardéidés, comme le Butor étoilé ou le Héron pourpré, et les passereaux comme la Locustelle luscinoïde, la Gorgebleue à miroir, la Rousserolle effarvatte ou la Panure à moustaches…

Les roselières du territoire de Brière

©JP Saliou

Avec ses 8 000 ha, les roselières des marais de Brière figurent parmi les plus importantes de France. Elles accueillent probablement la plus grande population de Locustelle luscinioïde et une des principales populations de Butor étoilé. Ces deux espèces patrimoniales sont en fort déclin en France et en Europe et leur conservation au sein de cette zone humide constitue donc un enjeu majeur. Ainsi, depuis plusieurs années, le parc réalise des investigations de terrain pour acquérir des connaissances sur les populations d’oiseaux menacés des roselières.

En savoir plus sur le suivi de la population de Butor étoilé

Zoom sur la Locustelle luscinioïde

©D.Lédan

La Locustelle luscinioïde est un petit passereau considéré en déclin en France. Le bastion français, estimé autour d’un millier de couples, s’observe sans peine au printemps. En effet, le mâle, bien ancré sur sa tige de roseau lance une trille musicale soutenue d’une cinquantaine de notes à la seconde, pouvant durer 10 à 30 secondes.

En 2016 les équipes du Parc ont menés une étude sur l’habitat et les paysages liés à cette espèce. Elle a permis d’intégrer de nouveaux éléments dans la gestion conservatoire des roselières briéronnes en tant qu’habitat de reproduction notamment de la Locustelle et du Butor étoilé. Les gestionnaires sont désormais en mesure de déterminer les espaces favorables à ces deux espèces et de définir les zones sensibles à préserver.

La Gorgebleue à miroir blanc de Nantes

Autre oiseau phare des roselières, la Gorgebleue à miroir fait l’objet d’un suivi particulier depuis plusieurs années par les équipes du Parc. La Gorgebleue à miroir blanc de Nantes est une sous-espèce dont la population Briéronne en est le bastion principal. Ainsi, des actions de baguages sont réalisées chaque année au printemps et en été pour étudier la dynamique de la population de cette sous-espèce endémique. Ces travaux scientifiques ont notamment permis d’en apprendre plus sur les sites d’hivernage fréquentés par cette espèce migratrice, essentiellement situés au Portugal.

Une halte migratoire de premier choix

Située sur l’axe migratoire de nombreux oiseaux du nord-ouest paléarctique, la situation géographique des marais de Brière en fait une halte migratoire d’importance internationale. Parmi ces oiseaux, la rémiz penduline et le phragmite aquatique font partis des espèces phares du territoire en période de migration automnale. En plein voyage vers l’Afrique, ces espèces profitent des marais de Brière pour se reposer et trouver des ressources alimentaires indispensables à la reconstitution de leurs réserves énergétiques.

Un atout pour le territoire

De plus, les fonctions des roselières ne se limitent pas uniquement à ces intérêts biologiques. Elles assurent un grand nombre de fonctions naturelles : protection des berges, épuration et oxygénation des eaux, piégeage des sédiments, fixation des métaux lourds…

Elles offrent également des services culturels liés à des activités humaines traditionnelles : chaume de couverture, litière pour les troupeaux, brise-vents, palissades… Au cours du 20ème siècle, de nouveaux usages sont apparus : production de pâte à papier, fabrication de matériaux d’isolation, traitement des eaux usées, paillage des plantations…

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