L’ail des landes : l’histoire d’une réintroduction

Au cœur du domaine de Coët Caret, plusieurs personnes s’affairent autour de deux caisses de terre d’où émergent de petites feuilles d’un vert tendre. Ce sont les 105 précieux bulbes d’Ail des landes, prêts à être plantés. L’enjeu est grand ! Les stations où l’on trouve cette espèce protégée se comptent sur les doigts d’une main dans le nord-ouest de la France, toutes situées à Herbignac…

Les visages sont concentrés, les interrogations nombreuses pour trouver l’endroit idéal qui accueillera ces bulbes : un sol ni trop humide, ni trop sec, hors des lieux de passage…
« La présence de l’Ail des landes reste très limitée dans le monde. On la retrouve en France dans les Landes et un peu dans les Pyrénées, un peu au Portugal et en Espagne. Ici, seules 4 stations se maintiennent, toutes localisées sur la commune d’Herbignac. C’est un véritable travail d’équipe pour favoriser sa réintroduction », précise Franck Macé, Chargé de mission Biodiversité au sein du Parc naturel régional.
Depuis 2008, le Parc naturel régional de Brière, le Conservatoire botanique national de Brest, Bretagne Vivante et les propriétaires de la forêt de Coët Caret, travaillent en partenariat, pour la sauvegarde de l’espèce en s’appuyant sur un plan de conservation rédigé dès 2004 par le Conservatoire.
« Avant de réaliser ce type d’opération, il est nécessaire de demander une autorisation administrative car il s’agit d’une plante protégée », précise Cécile Mesnage, de l’antenne régionale du Conservatoire botanique. « C’est une réintroduction expérimentale, mais c’est avant tout un travail de longue haleine pour lequel plusieurs instances scientifiques ont été consultées ».

Après congélation au Conservatoire botanique de Brest d’un stock de graines prélevées en 2006 à Coët Caret, Catherine, la « grainetière » du Conservatoire a fait germer les graines, aujourd’hui de beaux bulbes prêts sont replantés !

​Des graines « replantées » 13 ans après

Propriétaire du château de Coët Caret, Gwenaël de La Monneraye vit sur les lieux toute l’année, aussi il s’implique avec enthousiasme dans ce projet. « Ma mère, passionnée de botanique, a découvert une station d’Ail des landes sur son terrain en 2006. Quelques graines ont pu être prélevées par le Conservatoire botanique de Brest et conservées en congélation. Avant son décès, elle avait exprimé le vœu de protéger cette espèce en voie de disparition ». C’est pourquoi les propriétaires du bois de Coët Caret ont signé en 2018 une convention autorisant le Parc naturel à entretenir cette clairière pour que les stations restent en lumière. Celle-ci a été débroussaillée et ratissée par l’association de réinsertion REAGIS. « Nous encadrons les interventions lors de ces chantiers et effectuons le suivi des stations en comptant le nombre de pieds fleuris », détaille Aurélia Lachaud de Bretagne Vivante. « Déjà, l’an dernier, 169 bulbes avaient été plantés dans cette zone. Malheureusement, seuls 50 % ont survécu et seules trois fleurs ont été recensées ! Le reste a été, en majorité, grignoté par des limaces et des micromammifères.»

Pour en savoir plus : 
Conservatoire national Botanique de Brest

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