Saint-Nazaire est le foyer de passionnés comme Thomas Coquantif, un brasseur artisan qui a su transformer sa passion en métier. Rien ne prédestinait ce Rennais d’origine à devenir brasseur. Et pourtant, depuis cinq ans, il est à la tête de la Brasserie La Nazairienne.
« Je souhaitais arrêter mon activité d’agent immobilier, car je ne m’y retrouvais plus au niveau des relations humaines. Depuis dix ans déjà, je m’évadais le weekend dans la vigne, en faisant les vendanges avec un ami, aussi poète que vigneron, un vrai homme de la nature. Petit à petit, j’ai appris le métier à ses côtés et j’étais prêt à reprendre un domaine de 5 hectares en biodynamie », nous confie Thomas Coquantif. Le hic, c’est que sa femme et lui n’avaient pas envie de quitter Saint-Nazaire et ses environs. « C’est ma femme qui m’a suggéré de me lancer dans la bière : la fermentation, je maîtrisais, et la bière, ce n’est pas si différent du vin finalement. Les deux sont techniques, mais de manière différente. J’ai vendu mon agence immobilière et j’ai monté ma brasserie en décembre 2019. »
Quand qualité rime avec local
Le travail de Thomas est aujourd’hui reconnu. « J’ai participé aux concours de Lyon et j’ai eu la chance de remporter des médailles, en 2023, la médaille d’argent pour ma bière ambrée. J’utilisais alors une partie de malts spéciaux en provenance du nord de la France et de Belgique ». Mais pour Thomas, la qualité est avant tout une question de collaboration locale. Avec Hervé de la malterie artisanale Yec’Hed Malt située à Saint-Avé (56), il modifie sa recette pour utiliser 100 % de malt breton et bio. Et en 2024, sa bière ambrée remporte la médaille d’or, tandis que sa bière blonde légère remporte la médaille d’argent. « Les médailles ne signifient rien en tant que telles. Ce qui compte, c’est la collaboration et le partage des valeurs. Le travail avec Hervé a été essentiel, je n’aurais pas eu cette médaille d’or sans lui ! »
En symbiose avec la filière brassicole locale
L’installation de Thomas à Saint-Nazaire coïncide avec l’émergence d’autres brasseurs artisanaux locaux. « Ensemble, on travaille en bonne intelligence. Ici, la filière brassicole, avec les brasseurs labellisés Valeurs Parc, est en pleine croissance. Elle commence à s’instaurer solidement, avec des pratiques durables et respectueuses de l’environnement ». La collaboration avec des producteurs locaux, comme Alain Geoffroy pour l’orge, est essentielle à ses yeux. « La bière, c’est un peu comme le vin : en travaillant étroitement avec les agriculteurs, on peut ajuster nos recettes en fonction des variations annuelles et des spécificités des cultures. Ça donne aussi une dimension humaine et écologique à notre production et c’est une façon de soutenir l’agriculture locale ». Thomas a également su intégrer sa passion pour l’apiculture dans son activité. « J’ai un petit rucher et l’une de mes bières brunes est aromatisée avec mon miel ». La prochaine bière, La Sakura, s’inspirera de l’Asie, une blanche avec des feuilles de cerisier japonais. « Dans mes recettes, je cherche avant tout à obtenir un goût de bière. Mes ajouts sont un petit plus, toujours subtilement dosés. »
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