Le tissage reprend vie à Kerhinet avec Tisse-Brin

Au début du 20e siècle, une vingtaine de tisserands exerçaient leur métier à Kerhinet et dans les environs de la Madeleine. Un siècle plus tard, Myriam Pradier a intégré un collectif d’artisans briérons au sein de La chaumière des saveurs et de l’artisanat. Son atelier est installé dans l’une des chaumières du village de Kerhinet, où elle fait découvrir en direct son savoir-faire au public.

« Tisse-Brin, c’est le nom que j’ai choisi pour mon atelier, en référence au “brin”, ce tissu fait d’un mélange de lin et de chanvre. C’est un cousin du “belinge” que l’on utilisait pour les jupons des femmes, les pantalons et les guêtres », explique Myriam. Originaire de Saint-Roch à Pontchâteau, fille d’instituteurs, elle est devenue tisserande vers l’âge de 20 ans sur les contreforts du Larzac. « Je tissais alors de la laine de mouton de manière simple et sobre. J’ai aussi été fileuse. En revenant dans la région il y a 18 ans, je me suis dit que j’irai, un jour, travailler à Kerhinet ». Une intuition juste ! « J’ai suivi une formation de tisserande pour parfaire mes compétences et j’ai de nombreux projets en cours : fabriquer des sets de table des trousses et petits sacs ethniques en lin-chanvre ou encore réaliser des tapis, des coussins,  des courtepointes matelassés, des futons et des ponchos de laine ! ».

En savoir plus sur le métier à tisser du Parc

« J’avais découvert le village de Kerhinet au moment de sa restauration lorsque j’étais adolescente. Je me souviens qu’il y avait là un beau métier à tisser, en chêne, sauvegardé dans un bel état.» Myriam a retrouvé dans le livre « La Madeleine un petit pays, une longue histoire » le nom de tisserands locaux.  Ce métier viendrait-il du Clos d’Orange en Saint-Lyphard, mais à quel tisserand appartenait-il ? « L’été dernier, nombreuses personnes sont venues visitées Kerhinet, et maintes anecdotes m’ont été partagées sur des aïeux tisserands de la Brière mais également de régions de France. Les patrimoines du textile sont une réalité culturelle, par l’écho des activités anciennes dont ils sont porteurs. Ici à kerhinet, je transforme la laine des moutons landes de Bretagne en passant du lavage, au filage au rouet et à la création de tissu.

Les éleveurs et moi même créons ensemble une dynamique pour valoriser la laine de notre territoire, cette fibre aux milles qualités.»

Des matériaux naturels et recyclés fermiers à prix abordables

Myriam met un point d’honneur à utiliser un maximum de produits recyclables : « je récupère, trie, lave, carde et file la laine des moutons du Parc naturel régional de Brière.

Son lin provient de Normandie et de la récupération de bobines par des tisserands à la retraite. Le chanvre vient de Roumanie, cultivé sans pesticide, ni herbicide sur des terres bio depuis toujours.

« La création d’un tissu, cela demande du temps. Je suis fière de maîtriser ces savoir-faire, de redonner vie à ces matériaux inusables. C’est une façon de rendre hommage aux tisserands briérons. J’en profite aussi pour sensibiliser les gens, et surtout les jeunes, au gaspillage lié aux monceaux de vêtements jetés chaque année ».

Retrouvez les activités de Myriam et les séances de tissage qu’elle dispense sur le site internet du Parc, rubrique RDV du Parc. 

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