Il exerce une activité bien connue en Brière, indissociable de l’image traditionnelle des marais. Mais il a sa façon à lui de la faire vivre. Rencontre avec Michel Moyon, promeneur en chaland.
Une histoire de famille
Pour Michel Moyon, « la Brière, on ne la voit qu’en bateau. Sinon, on ne la voit pas. » Enfant du pays, il connaît par cœur ses marais, leurs 20 000 hectares et 150 kilomètres de canaux. Et si on lui demande quel en est son site préféré, il n’hésite pas à mettre en avant l’île de Fédrun, où il est implanté : « On ne peut pas trouver mieux ! » C’est là qu’il a grandi, dans une famille où la promenade en chaland est une affaire qui remonte à 1970. Si le jeune Michel baigne dans le milieu, il choisit, après l’armée, de se tourner vers une carrière de commerçant. Jusqu’à ce que, il y a trois ans, il revienne dans la région pour reprendre l’activité, à sa manière.
Des promenades à la carte
À l’origine des promenades que propose Michel Moyon aujourd’hui, il y a son lien avec Éric Guérin, le chef du prestigieux restaurant La Mare aux oiseaux. « Je connaissais Éric depuis longtemps, il m’a proposé de mettre en place, pour ses clients, des balades longues, conçues sur mesure. J’ai adhéré à son projet. » Selon les envies des visiteurs, il les emmènera donc à la découverte des oiseaux ou des plantes de Brière, les fera profiter d’un coucher de soleil sur le marais, ou partira pour la journée, équipé d’un pique-nique concocté par La Mare aux oiseaux pour le déjeuner ! « Contrairement à ce qu’ont pu faire mes parents, je travaille avec des groupes restreints et ne me limite pas à des sorties d’une heure ou deux. De cette façon, on n’est pas en train de regarder le chronomètre, et j’ai des rapports privilégiés avec les clients. »
DES VALEURS IMMUABLES
Techniquement, c’est pourtant bien le même bateau qui est utilisé : ce chaland briéron pointu, à fond plat, et propulsé à la perche. En complément, Michel Moyon utilise aussi le moteur électrique : il permet d’aller plus loin dans le marais et, silencieux, n’empêche pas d’approcher les oiseaux. Le respect du milieu est intrinsèque à l’activité. Quant à l’adhésion du promeneur à la marque Valeurs Parc, elle semble relever de l’évidence : « J’étais en accord avec l’approche du Parc naturel régional sur le tourisme, sur l’écologie. Comme tous les gens du marais, je suis un défenseur de la nature ! Le seul point faible, c’est que je n’avais pas de site Internet… Je m’y suis mis ! »