Le Parc mène et poursuit des études scientifiques depuis 2017 afin de structurer et sécuriser la filière chaume et préserver le patrimoine de chaumières :
Etat des lieux des roselières de Loire Atlantique et Morbihan
Partant d’une problématique de relocalisation de l’approvisionnement des couvreurs-chaumiers en Brière, le Parc a missionné le bureau d’études DCI Environnement, afin d’acquérir des connaissances sur les roselières en termes de qualité de roseau, de volume, d’accessibilité et de faisabilité d’une coupe tout en intégrant les enjeux biodiversité très propre à ces milieux humides. Pour cela, 10 roselières ont été étudiées de près entre Auray (limite Nord) et Grand Lieu (limite Sud). Cette étude est découpée en plusieurs phases :
- Le recensement puis la sélection des roselières à étudier via un travail de bibliographie, cartographie et concertation des acteurs
- Une étude de terrain avec des prises d’échantillons sur place et des analyses en laboratoire
- Une étude de faisabilité d’une coupe raisonnée, en sondant la compatibilité d’une exploitation avec la gestion environnementale des roselières.
Les résultats sont attendus en fin de premier semestre 2024.
Etude de compostage du chaume contaminé de fin de vie des chaumières
En 2021, le Parc a accompagné les chaumiers pour la création de sites de brûlage sur les communes de la Chapelle des Marais et Saint Lyphard. Ces sites permettent de brûler le roseau de découverture, qui a une forte concentration de champignon, sans risque de propagation. Néanmoins le Parc cherche en parallèle une solution alternative à cette pratique : le compostage. Des tests sont menés en partenariat avec la société Olygéo et les chercheurs de l’Université de Caen (EREM- experts en mycologie) afin de savoir si ces déchets peuvent être composté sans risque fongique. Le chaume contaminé a été mis en compost, des échantillons sont régulièrement envoyés pour analyse fongique à l’Université. Une sonde mesure les données nécessaires à l’étude dans le compost. La conclusion de cette étude est attendue en ce début d’année 2024. Si elle est encourageante, une organisation sera à trouver pour la filière pour appliquer cette nouvelle solution sur notre territoire.
Etude des roseaux approvisionnés sur notre territoire
Suite aux difficultés constaté à anticiper la qualité du roseau acheté par les couvreurs-chaumiers, ainsi que de trouver une quantité de roseau suffisante pour l’année, le Parc mène une étude sur la qualité des roseaux approvisionnés. Elle consiste à étudier les composants chimiques des roseaux achetés par les chaumiers ainsi que les évaluer visuellement. L’objectifs est de mieux connaître la qualité du roseau selon les zones de coupe, et de cibler les fournisseurs étrangers et français à privilégier et leurs zones de roselières respectives coupées le cas échéant.
Affiner la connaissance du phénomène de dégradation prématurée des toits de chaume
Depuis les années 2000, la durée de vie des couvertures en chaume décroît. Ce phénomène est lié à la présence de micro-organismes entrainant des dégradations prématurées des toits. Le Parc naturel régional de Brière a engagé un programme d’actions et de recherche avec les professionnels de la filière, les propriétaires, les collectivités ainsi que des partenaires techniques et scientifiques afin de mieux comprendre ce phénomène, l’enrayer et garantir la durabilité des toitures. Des expérimentations à partir de technologies modernes sont menées comme l’installation de capteur sur une toiture de chaume connectée (La Catiche, à Kerhinet), ou bien encore des analyses fongiques, chimiques et physiques, en partenariat avec l’Ecole Supérieure du Bois, la cellule EREM de l’Université de Caen et l’UniLaSalle Rouen.