Les atlas de la biodiversité communale

À l’échelle mondiale, les scientifiques ne cessent de nous alerter sur la dégradation de la biodiversité avec, par exemple, le déclin des populations d’insectes et d’oiseaux dans nos campagnes. À l’échelle locale et face à l’urgence de la situation, 8 communes du Parc naturel régional de Brière ont fait le choix de mettre en place un Atlas de la Biodiversité Communale (ABC) entre 2019 et 2020 (Montoir-de-Bretagne, Donges, Saint-Malo-de-Guersac, Besné, Trignac, Pont-Château, Prinquiau et Crossac). En 2021 ce sont 13 autres communes qui se sont engagées dans la démarche jusqu’en 2023 (Missillac, Sainte-Reine-de-Bretagne, La Chapelle-des-Marais, Saint-Joachim, Saint-Nazaire, Pornichet, Saint-André-des-Eaux, La Baule-Escoublac, Guérande, Saint-Lyphard, Saint-Molf, Mesquer-Quimiac et Herbignac). Ainsi, toutes les communes du Parc bénéficient aujourd’hui d’un Atlas de la Biodiversité Communale.

Avant toute chose, un atlas de la biodiversité permet de réaliser un état des lieux global de la faune, de la flore et des habitats présents sur la commune. Partant du principe que l’on protège ce que l’on connaît, cet inventaire précis, orchestré par le Parc naturel régional de Brière et réalisé avec des scientifiques (qu’ils soient botanistes, ornithologues ou bien encore mammalogistes…), ont eu pour objectifs d’améliorer finement les connaissances de notre patrimoine naturel local et d’agir en conséquence en identifiant les enjeux. En quelque sorte, il permet de trouver le bon équilibre entre protection de la nature et développement territorial.

D’une manière générale, la plupart des connaissances ont été acquises sur quelques sites remarquables abritant des espèces emblématiques ou menacées. Cependant la nature dite « ordinaire » qui s’étend du cœur des villes aux espaces agricoles, est souvent moins connue malgré le fait qu’elle contribue tout autant au maintien des équilibres naturels. Les ABC ont permis la découverte de nouveaux sites patrimoniaux, mais également d’évaluer la diversité de toutes les espèces appartenant aux groupes étudiés, des plus rares aux plus communes.

L’autre point fort de ce projet concernait la sensibilisation des habitants, des élus, des services techniques, des scolaires et autres acteurs locaux, à la biodiversité dite « de proximité ». Des rendez-vous gratuits et pour tout public ont été proposés en lien avec le monde naturaliste sur des thématiques liées à certains groupes d’espèces ou d’habitats naturels, sur les communes engagées dans la démarche. Ainsi, les habitants ont pu observer des espèces qu’ils ne voyaient que rarement avec l’aide d’experts qui les ont accompagnés. De plus, ils ont pu participer aux inventaires via des programmes de sciences participatives.

Enfin, le projet d’Atlas de la biodiversité n’est pas une finalité en soi, mais doit servir de catalyseur d’actions en faveur du patrimoine naturel. Cette connaissance acquise, il sera dorénavant proposé aux communes des actions concrètes en lien direct avec les enjeux identifiés lors de cette démarche. Ainsi, les communes peuvent s’engager pleinement dans leur transition écologique en mettant en place des stratégies de préservation de son patrimoine naturel remarquable, et de restauration des espaces naturels dégradés, tout en maintenant une dynamique citoyenne facilitant cette transition.

Produit d’une volonté politique locale, les Atlas de la Biodiversité du territoire résultent d’une opération conjointe entre les communes, le Parc naturel régional de Brière, les associations et structures partenaires, la Région des Pays de La Loire, le Département de Loire-Atlantique, CapAtlantique La Baule-Guérande Agglo, Saint-Nazaire Agglo, l’Office Français de la Biodiversité, le Plan de Relance du Gouvernement et le FEDER (Fonds européen de développement régional).

 

Connaître la nature pour mieux la protéger était l’un des objectifs de ce projet. De nombreuses études sur la faune et la flore ont permis, durant ces cinq années, d’améliorer la connaissance sur différentes familles d’espèces pour en établir des cartes de répartition.

Pour améliorer les connaissances sur la faune et la flore, le syndicat mixte du Parc a fait appel à des experts qui parcourent les communes engagées pour en faire l’inventaire de leur patrimoine naturel. Les groupes inventoriés sont les oiseaux, les amphibiens, les reptiles, les chauves-souris, la flore et les habitats naturels, ainsi que les papillons de jour, libellules, criquets, grillons et sauterelles en ce qui concerne les insectes.

Ainsi, le territoire du Parc bénéficie d’une base de données plus homogène sur l’ensemble de son territoire. Les résultats de ces inventaires seront disponibles et publiés dans l’observatoire de la biodiversité du Parc, sur l’Inventaire National du Patrimoine Naturel (INPN) et sur le site de l’État regroupant tous les projets d’ABC nationaux

Ainsi, durant près de 5 ans, tous ces inventaires ont permis de (re)découvrir pas moins de 1306 espèces de faune et de flore, dont : 74 espèces de papillons de jour, 53 espèces de libellules, 55 espèces d’orthoptères, 20 espèces de chauves-souris, 244 espèces d’oiseaux, 8 espèces de reptiles et 11 espèces d’amphibiens.

Depuis 2019, ce ne sont pas moins de 60 000 ha d’habitats naturels qui ont été cartographiés et plus de 21 000 observations de faune collectées.

Des sites d’intérêt et des observations majeures ont pu être révélés grâces aux ABC tels que

  • La découverte d’une tourbière bombée, de landes humides, de prairies naturelles,
  • La découverte de colonies de chauves-souris comme : une colonie de 300 individus de Grand rhinolophe (Rhinolophus ferrumequinum), une colonie de 100 individus de Sérotine commune (Eptesicus serotinus), une colonie de 40 individus de Noctule commune (Nyctalus noctula). Et la découverte de premiers contacts de Pipistrelle pygmée (Pipistrellus pygmaeus) pour le territoire de Brière,
  • La découverte de nouvelles populations de Vipère péliade (Vipera berus), en danger critique d’extinction en Région Pays de la Loire,
  • Ou bien encore, les observations de Bouvreuil pivoine (Pyrrhula pyrrhula) ou de Bruant jaune (Emberiza citrinella), espèces typiques d’un bocage bien préservé….

L’Atlas de la Biodiversité Communale était aussi une formidable opportunité pour les habitants de (re)découvrir la qualité de leur patrimoine naturel et de mieux comprendre l’intérêt de sa préservation. Les habitants, acteurs de cette démarche, ont été invités, aux côtés des scientifiques, à contribuer aux inventaires naturalistes grâce notamment à des programmes de sciences participatives. Les différents propriétaires fonciers et exploitants agricoles ont aussi été sollicités dès le démarrage du projet afin de les faire participer en tant que gestionnaires des espaces naturels de ces communes. Ce projet fut ponctué d’un ensemble d’animations et d’actions de sensibilisation au bénéfice de tous les habitants (enfants, adultes, professionnels, élus, etc.).

Des interventions ont également été proposées aux habitants qui pouvaient, dans le cadre de dispositifs d’inventaires participatifs, contribuer au recueil de données comme sur les papillons de jour ou les amphibiens et les reptiles.

Des formations ont également été proposées à plusieurs reprises auprès des Services techniques des communes, concernant l’entretien d’arbres têtards patrimoniaux, de plessage de haies naturelles, ou de gestion des espaces communaux en faveur des pollinisateurs.

500 enfants ont suivi un projet fédérateur lié aux Atlas de la Biodiversité.

Pour chaque année scolaire entre 2019 et 2023, le centre d’éducation au territoire du Parc naturel régional de Brière a proposé une offre pluridisciplinaire, ces projets éducatifs soutenus par l’Education Nationale s’adressent aux enseignants des écoles. Le Parc naturel régional de Brière en assure, en totalité, les financements. Dans le cadre des Atlas de la biodiversité, l’équipe pédagogique a proposé un projet intitulé : Près de chez moi, j’explore la biodiversité.

L’objectif est d’accompagner les enseignants et les élèves sur la découverte du vivant (faune, flore) à proximité des établissements scolaires, de leur faire découvrir les sciences participatives et de les inciter à devenir écocitoyen.

Un évènement dédié à la biodiversité en 2022 : Les 24 heures de la biodiversité

1 080 données ont été récoltées durant l’événement par une 50aine de naturalistes, toutes spécialités confondues. Ces derniers se sont déplacés depuis les départements voisins (Pays de la Loire, Bretagne). Plus de 428 espèces ont pu être inventoriées. Divers habitats ont été prospectés au sein de 23 sites : des prairies oligotrophes, des landes humides, des boisements, des mares à herbiers aquatiques etc.

213 élèves missillacais ont bénéficié d’animations autour de la biodiversité. 17 structures environnementales locales étaient présentes lors de l’évènement afin de partager leurs connaissances avec les habitants. 19 sorties natures ont pu être organisées ainsi que plusieurs expositions, cinés-débats et conférences tout au long du week-end.

De nombreuses autres actions ont également vues le jour à travers des comités citoyens, la mise en place d’outils de sciences participatives, des points d’informations dans les médiathèques et les bibliothèques.

Les livrables de ces cinq années sont actuellement en cours de déploiement, ils seront bientôt accessibles sur notre site internet ou dans les médiathèques et mairies de chaque commune. Ils prennent différentes formes comme notamment :

  • Des rapports techniques intégrant toutes les données recueillies au cours des cinq années avec des propositions d’actions afin d’initier des travaux concrets de préservation de la biodiversité sur chaque commune,
  • Des rapports pédagogiques, plutôt à destination du grand public, afin que les habitants puissent appréhender les richesses de leur commune,

Chaque commune aura en sa possession l’intégralité des résultats de l’ABC de leur commune sous forme de diagnostics faune/flore et d’un Atlas cartographique.

Certaines communes ont déjà engagé des actions : acquisition foncière d’un gîte à chiroptères accueillant une colonie de Grands rhinolophes, restaurations de mares, restauration de lande mésophile, formations des services techniques, intégration des enjeux de biodiversité dans les documents d’urbanisme…

D’autres actions sont proposées, parmi elles :

–             La mise en relation des enjeux biodiversité inventoriés avec le PLUi de Saint-Nazaire agglo, le SCoT de CapAtlantique La Baule-Guérande agglo…

–             La mise en place de sentier nature, visant à faciliter l’accès aux habitats naturels de proximité,

–             Le retour de la nature en ville avec des actions de désimperméabilisation, de renaturation,

–             La restauration de continuités écologiques

–             ….

De plus, le Parc s’engage également à mettre en place des actions sur l’ensemble du territoire autour de l’élaboration d’une Trame sombre, de la conservation et de la restauration de prairies naturelles patrimoniales pour les pollinisateurs sauvages, ou encore la protection et la restauration d’habitats remarquables (mares, prairies, landes, dunes etc.) dans le cadre de la Stratégie Nationale des Aires Protégées 2030.

Développée par le Museum national d’Histoire naturelle (MNHN), déjà éprouvée et valorisée lors des précédents Atlas du territoire. Le Parc naturel régional invite les curieux de nature à pousser l’observation un peu plus avant, et à contribuer à cet ambitieux projet d’ABC, aux côtés des agents du Parc, du Muséum National d’Histoire Naturelle, les médiathèques et des associations locales*.

Ce projet d’envergure a pu être réalisé grâce à la participation technique et financière de ses partenaires institutionnels. Parmi eux :

  • L’Office Français de la biodiversité,
  • L’Union Européenne,
  • La Région Pays-de-la-Loire,
  • Le Département de Loire-Atlantique,
  • Saint-Nazaire agglo,
  • CapAtlantique La Baule-Guérande agglo,
  • Communauté de communes du Pays de Pontchâteau-St-Gildas-des-Bois,
  • Les communes : Montoir-de-Bretagne, Donges, Saint-Malo-de-Guersac, Besné, Trignac, Pont-Château, Prinquiau, Crossac, Missillac, Sainte-Reine-de-Bretagne, La Chapelle-des-Marais, Saint-Joachim, Saint-Nazaire, Pornichet, Saint-André-des-Eaux, La Baule-Escoublac, Guérande, Saint-Lyphard, Saint-Molf, Mesquer-Quimiac et Herbignac.

Mais également grâce aux associations (Acrola, AER, BISE, Bretagne Vivante, CPIE Loire Océane, CPN Curieux par nature, CPN Mulots chevelus, GMB Antenne Loire Atlantique, GNLA, Gretia Pays de la Loire, Jardinère des sens, LPO 44, Société Herpétologue de France (SHF), SNPN, aux professionnels indépendants tels que ACTIAS, Antoine Mercier l’Herboristerie des marais, Patrick Trécul, ainsi que les structures scientifiques du Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN) et le Centre d’Études biologique de Chizé (CEBC) , le Syndicat du Bassin Versant du Brivet, la Fédération de pêche de Loire Atlantique, la fédération régionale des Chasseurs Pays de la Loire

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