L’enquête « T’es du coin ? », menée l’an dernier par le Parc naturel régional de Brière (PNRB) pour comprendre comment mobiliser davantage les habitants face à l’accélération du changement climatique, vient de livrer ses résultats. Sur les 2250 répondants, 71 % expriment une forte intention d’agir pour l’environnement !
« Pendant trois mois, nous avons diffusé l’enquête dans des boîtes aux lettres, en ligne et sur le terrain, dans des lieux du quotidien comme les supermarchés, médiathèques et marchés afin de diversifier au maximum les participants », tient à préciser Johan Bouvier, Psychologue social et environnemental. « On constate une diversité de points de vue sur certains sujets, parfois de manière surprenante ».
Une perception géographique du Parc assez floue
Les répondants associent ainsi facilement le Parc à l’image des marais de Brière, souvent résumée par des termes comme « ragondins » ou « chaland ». Et moins de 50 % d’entre eux incluent Missillac, Assérac, Donges, Besné ou Pontchâteau dans leur représentation du Parc. « Cette perception restreinte peut malheureusement limiter le sentiment d’attachement au territoire. Or, en psychologie environnementale, on constate que l’attachement à un lieu encourage souvent les actions de protection. Cela ne signifie pas que ceux qui ne se sentent pas attachés ne vont pas se mobiliser face à l’accélération du changement climatique, mais cet attachement est un facteur qui peut susciter un engagement plus fort. ».
Des préoccupations variées selon les zones
58 % des participants perçoivent une dégradation de la nature, attribuée à l’urbanisation, la pollution et la disparition des haies. « Les préoccupations varient néanmoins selon les zones géographiques : la sécheresse est la troisième inquiétude en zone rurale, tandis que la côte est davantage préoccupée par les risques d’inondation, et la pollution est un enjeu dominant dans la zone industrielle. Pour les habitants des marais, les espèces invasives représentent un problème majeur, tandis que l’urbanisation inquiète davantage les habitants des zones habitées ».
Une inquiétude marquée pour l’avenir
Près de la moitié des participants (48 %) pensent que la situation environnementale va se détériorer dans les années à venir. « Cette inquiétude reflète une préoccupation globale croissante concernant les changements environnementaux. On sait aujourd’hui que le stress lié à l’environnement peut à terme affecter la santé mentale des habitants. Encourager l’action, par le biais d’engagements individuels ou collectifs, pourrait aider à réduire cette anxiété ».
Des solutions pour agir ensemble
Parmi les leviers d’action proposés, les changements dans les habitudes de consommation, la préservation de la biodiversité et les aménagements humains sont cités dans l’étude qui souligne également l’importance de favoriser le « vivre ensemble », par le développement des services collectifs, du covoiturage et des transports en commun. « 71 % des habitants expriment une forte intention d’agir pour l’environnement. C’est un chiffre important ! Le défi reste maintenant de transformer cette intention en actions concrètes ».

On passe à l’action ?
Johan Bouvier (sur la photo) et Gaëlle Gasc, chargée de mission au PNRB, étaient présents lors de la Fête du Parc 2024 pour restituer les résultats de l’étude et proposer une animation visant à engager les habitants dans l’action concrète. Certains participants étaient déjà engagés dans des associations locales, d’autres ont laissé leur adresse mail pour recevoir des invitations aux ateliers-rencontres « T’es du coin ? » organisés pour structurer les efforts individuels et collectifs face à l’accélération du changement climatique.