La coupe du roseau, utilisé comme matériau de couverture.
Le temps de la récolte
La coupe du roseau est réalisée par un coupeur. Ce dernier, grâce à son expérience, récolte le roseau de qualité qui est nécessaire à la confection des couvertures en chaume ; il ne le cultive pas.
Les conditions de récolte du roseau sont favorables à partir des premières gelées de l’hiver, de novembre jusqu’à mars-avril et lorsque le niveau de l’eau est bas, environ 10 cm de hauteur. La récolte permet ainsi de limiter l’invasion des roselières dans le marais.
Les gestes du coupeur
En Brière, la récolte se fait à la main. Une fois les conditions réunies, le coupeur s’équipe de sa faucille et de son chaland pour réaliser les gestes séculaires.
« Deux, trois, quatre fois la main gauche saisit les gerbes juste sous leurs inflorescences tandis que l’autre les tranche à la base jusqu’à à ce que les doigts tendus n’en puissent plus tenir. Alors le bras gauche s’élève, secoue le paquet pour en faire tomber les végétaux indésirables et les roseaux « morts » ou trop court, et la faucille passe dans la gerbe, la « peigne » pour parfaire le travail. Alors seulement la gerbe est déposée dans le chaland, attendant les suivantes pour être liée et entassée. »
La récolte effectuée, il faut encore la faire sécher à l’abri des intempéries et des feux qui peuvent réduire le travail à néant.
Mécanisation de la récolte
A la différence de la Camargue, la mécanisation de la récolte en Brière ne s’est pas faite car le sol tourbeux n’est pas suffisamment porteur et, autrefois, le statut juridique du marais pouvait rendre l’exploitation compétitive entre les coupeurs. Aujourd’hui, le statut ne permet toujours pas de s’assurer l’exploitation d’une parcelle et ainsi, même un travail préparatoire, réalisé pour utiliser une machine, ne garantit pas de pouvoir exploiter la parcelle.
La récolte en Brière reste donc très proche de l’exploitation d’un particulier ; un hectare de roselière fournit entre 700 et 1000 bottes.
Aujourd’hui, la profession de coupeur est en déclin à cause de la difficulté d’exploiter le marais, les coupeurs peinent à trouver des gens à qui transmettre leurs savoir-faire. De plus, la relance d’une filière de coupe locale en Brière nécessite la prise en compte de forts enjeux de préservation de la biodiversité.
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