La Loutre d’Europe en Brière

La Loutre d’Europe est protégée en France et est inscrite à la directive européenne « Habitats » de 1992 qui a pour objectif de maintenir ou de rétablir la biodiversité en Europe (Natura 2000).

SON ÉCOLOGIE 

La Loutre est un mammifère semi-aquatique, de la famille des mustélidés, dont la morphologie est fortement marquée par l’adaptation au milieu aquatique. Les mesures des individus victimes de collisions routières sur la presqu’île guérandaise, récupérés par le PnrB depuis plusieurs années, varient d’ailleurs de 81 à 120 cm pour un poids maximum de 10,7 kg, attribué à un mâle en 2010.
La Loutre est essentiellement nocturne et occupe de vastes territoires, ceux des mâles recouvrant généralement ceux de plusieurs femelles.
« Son domaine vital peut être de 10 à 50 km le long des cours d’eau ou bien de forme plus irrégulière dans des configurations de marais dont la surface peut alors varier de 2 à 30 Km² » (D.Montfort).

Chaque nuit, elle peut parcourir plus d’une dizaine de kilomètres pour se nourrir. Solitaire et discrète, il est exceptionnel de la surprendre en pleine journée, période durant laquelle elle préfère se reposer dans divers types de gîtes : simple abri, couche à l’air libre (dans les massifs de roseaux notamment), ou catiche (cavité dans une berge, un arbre creux …).
Si elle se nourrit principalement de poissons, elle peut aussi consommer des mollusques et capturer des amphibiens, petits mammifères, insectes, oiseaux. « Les Ecrevisses rouges de Louisiane sont également très appréciées et peuvent constituer jusqu’à 50% de la biomasse ingérée » (D. Montfort). La femelle peut mettre bas toute l’année, 1 ou 2 loutrons en moyenne qui restent près d’elle pendant plusieurs mois (8 à 12), le temps de devenir autonomes.

RÉPARTITION ET HABITAT

Historiquement, la Loutre était présente sur l’intégralité du territoire français (excepté la Corse) jusqu’au début du XXème siècle. Son déclin commence dès 1930 en France et s’accélère ensuite à partir des années 1950 où elle est chassée pour sa fourrure et en raison de sa compétition supposée avec les pêcheurs.
Dans un même temps, l’altération des milieux aquatiques à travers la construction de barrages, la pollution des cours d’eau, l’assèchement des zones humides … contribuent à son déclin. Sa protection légale en 1972, qui interdit sa chasse et sa destruction, améliore sa situation et favorise une lente et fragile recolonisation de son ancien territoire de répartition.

Et en Brière? 

« Sur la presqu’île guérandaise, la population du bassin du Brivet et notamment de la Grande Brière où, même aux heures les plus noires de l’espèce en France, la Loutre a toujours été présente, a certainement favorisé la recolonisation de zones humides périphériques » (Montfort, 2007).

La Loutre est aujourd’hui bien présente sur la presqu’île guérandaise, essentiellement les secteurs de marais doux et saumâtres, les cours d’eau et les étangs. Les données de présence de l’espèce sur le territoire, décelées par l’observation d’indices laissés sur des sites qu’elle fréquente (empreintes, coulées, gîtes, restes de repas, et surtout, crottes caractéristiques, appelées «  épreintes »), recueillies par le Parc naturel régional de Brière auprès d’un réseau de naturalistes locaux, permettent de circonscrire quatre « compartiments » populationnels  : zones humides et réseau hydrographique du bassin du Brivet-Brière (bassin démographiquement le plus important), marais salants de Guérande, secteurs du Mes et du Pont de fer. 

Menaces

Malheureusement, dans les marais de Brière, du Brivet, du Mès, de Guérande comme dans d’autres zones humides françaises, la Loutre paie un lourd tribut de la circulation routière qui représente l’une des principales causes de mortalité. Le morcellement des espaces naturels par les infrastructures routières, les aménagements à des fins urbaines, le franchissement difficile de certains ouvrages hydrauliques (busages, ponts) agissent comme des freins à ses déplacements et amènent les individus en quête de nouveaux territoires ou en recherche de partenaires sexuels, à franchir des routes mortelles.

Population de la loutre sur notre territoire

Itinéraires conseillés

Alors, pour permettre aux animaux de traverser une voie sans mettre une patte sur la chaussée, des passages à loutres, ou « loutroducs », sont aménagés : sous les ponts, ce sont des encorbellements ou des buses adaptées ; aux alentours, des dispositifs de guidage pour les inciter à passer par ici plutôt que par là… Selon Didier Montfort, « les animaux peuvent toujours préférer un autre passage à celui qu’on leur aura destiné… En ce sens, les passages à loutres ne sont pas la panacée, mais ils permettent néanmoins de réduire la mortalité, sans l’annihiler, hélas. »

Les travaux réalisés

Dans la continuité des actions menées par le Département de Loire-Atlantique, des travaux ont été réalisés par le Parc naturel régional de Brière. Ils concernent cinq sites, repérés comme « problématiques » : quatre aménagements existants ont été restaurés* et un nouvel équipement a été aménagé**. Chargé de mission biodiversité et zones humides au Parc, Franck Macé explique : « La restauration des corridors écologiques, pour la loutre comme pour d’autres espèces, est une de nos priorités d’action pour protéger la biodiversité. En effet, on ne cherche plus seulement à protéger les grands espaces naturels ; encore faut-il que ceux-ci soient interconnectés. »

* à Pompas, Herbignac ; à La Duchée et à Revin, Donges et à Kertrait entre Saint-Lyphard et Herbignac
** aux Fossés-Blancs à Saint-Joachim.

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