De la gagnerie à la chalandière, l’organisation d’une île de Brière

En Brière, on vit entre terre et mer. Dans les terres, les maisons sont regroupées en hameaux composés d’un petit patrimoine important (puits, lavoirs, mare, four…) et entourés de parcelles cultivables. Les îles, comme celle de Fédrun par exemple, sont organisées de façon à faciliter l’accès au marais pour les habitants. Les chaumières sont disposées autour d’une route circulaire qui suit les contours de l’île, et tout est pensé pour faciliter l’exploitation des ressources (accès privé au marais, zone non inondable réservée à certaines cultures ou au pâturage, déplacements sur l’eau en chaland ou en blin…). Encore aujourd’hui, les habitants sont attachés à cet accès privilégié au marais.

La gagnerie

Cet espace est situé au centre de l’île, non inondable, la gagnerie est réservée aux cultures.
Les terrains sont divisés en parcelles peu larges, comptées en sillons, pouvant s’étendre sur plusieurs mètres de longueur. Cela permet à chacun de posséder une partie de ces terres cultivables. Un moulin à vent est souvent construit sur la partie la plus haute de la gagnerie – preuve que la plupart des cultures étaient céréalières. L’organisation des cultures est communautaire et les îliens pratiquent l’assolement, c’est-à-dire la rotation des cultures.

La curée ou chalandière (voie d’eau)

Ceinturant l’île, ce canal permet la navigation en chaland et l’accès au marais.
Large de trois à six mètres, il est aussi chargé d’assurer le drainage correct des parcelles, celles-ci étant orientées pour le faciliter.


La route (voie de terre)

Circulaire, annulaire, c’est un large tour de l’île au plus proche du marais, la route permet l’accès à la curée à tous les habitants de l’île.
Les chaumières sont réparties de part et d’autre de cette route, perpendiculairement. Les terrains sont en longueur et les chaumières orientées vers le sud. Quelques îles, comme Fédrun, sont traversées par des routes pour faciliter la circulation des habitants.

La levée

Située entre la route qui fait le tour de l’île et la curée, il s’agit de la partie inondable en hiver.
La terre y est légère, riche en sédiments et végétaux provenant de l’entretien du canal. Elle est propice aux cultures potagères. On y construit des loges, huttes de joncs et de roseaux destinées à remiser les outils, abriter les volailles, voire à effectuer des réparations sur un chaland. La levée est souvent plantée d’arbres en bordure pour protéger du vent habitations et cultures. Des fossés y sont creusés pour permettre l’accès et l’amarrage des chalands.

Le marais privé/indivis

les marais privés sont accessibles de l’autre côté de la curée.
Autrefois, ils constituaient des communs gardés, utilisés pour faire du foin, des litières…

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