Dans la réserve Pierre Constant comme ailleurs, une forte densité d’écrevisses en 2024

Dans le cadre du plan de gestion 2019-2024 de la Réserve Naturelle Régionale (RNR) des Marais de Brière, l’action CS24 vise à « Suivre la dynamique d’un invertébré aquatique allochtone* : l’Ecrevisse de Louisiane ». Ainsi, chaque année au début de l’été, un protocole de suivi est mis en place.

Ce protocole consiste à déployer 50 nasses (types de pièges utilisés pour la pêche) au sein de l’entité Pierre Constant de la RNR. Chaque année, les pièges sont posés aléatoirement dans les mêmes canaux et plans d’eau pendant 24h, ce qui permet d’avoir une idée des variations interannuelles de la population d’écrevisses.

En 2020, première année de mise en œuvre de cette veille, les nasses ont piégé 72 écrevisses. En 2021, 2022 et 2023, les chiffres étaient plus faibles (15, 19 et 22 écrevisses). Mais en 2024, le bilan est de 324 captures, soit 15 fois plus que les 3 dernières années, ce qui confirme l’explosion de la population observée par les pêcheurs notamment.

Depuis l’introduction de l’Ecrevisse de Louisiane dans le milieu, on observe cycliquement de fortes abondances certaines années, suivies d’années où les effectifs chutent. C’était le cas ces dernières années, jusqu’en 2023 où un nouveau pic de population s’amorçait déjà. Il s’est confirmé en 2024. Les conditions pluviométriques et hydrologiques particulières de ce printemps ont généré des déplacements d’individus facilement observables. Les déterminants de ses variations de population demeurent cependant méconnus.

Outre les écrevisses de Louisiane, des poissons pénètrent également dans les nasses utilisées pour le suivi. Aussi, toutes espèces confondues (y compris les espèces exotiques envahissantes), nous pouvons constater que les effectifs diminuent chaque année : 101 en 2020, 75 en 2021, 48 en 2022, 17 en 2023 et 5 en 2024.

Les résultats de ce type d’opération permettent d’avoir des données protocolées sur lesquelles on peut s’appuyer pour mieux comprendre les changements de l’écosystème briéron auxquels nous faisons face. L’intérêt est accru lorsque l’on peut les mettre en relations avec d’autres suivis biologiques ou physico-chimique. Cela permet, par exemples, de comprendre notamment les liens entre la qualité de l’eau et la faune aquatique, la disponibilité des proies et le nombre de prédateurs, la compétition entre espèces… Pour être significatives, les opérations doivent être menées sur le long terme.

  • Allochtone : Qui provient d’un endroit différent, qui a été transporté

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