Ernest Delacour a récemment repris l’élevage de moutons de la race rustique Landes de Bretagne de Franck Yviquel. Il perpétue ainsi la tradition d’écopâturage au cœur du Parc naturel régional de Brière. Il nous livre ses premières impressions.
Quelles étaient vos motivations pour reprendre l’élevage de Franck Yviquel ?
« J’avais commencé un petit élevage en amateur avec des Landes de Bretagne. L’année dernière, Franck m’a annoncé son arrêt d’activité et m’a proposé de reprendre. C’était une occasion unique d’acquérir un troupeau de Landes de Bretagne qui fonctionne bien, avec des contrats d’écopâturage déjà en place et des clients établis. J’ai saisi cette opportunité et c’est un défi stimulant de reprendre une activité comme celle-ci, avec une centaine de bêtes maintenant. »
La race Landes de Bretagne semble vous tenir particulièrement à cœur. Qu’est-ce qui vous séduit dans ces moutons ?
« Ce qui me plaît vraiment dans la race Landes de Bretagne, c’est sa rusticité et sa polyvalence. Ce sont des animaux capables de rester dehors toute l’année, même sur des parcelles qui sont sauvages, comme les friches. J’aime aussi le côté esthétique de la race, avec cette diversité de couleurs et la présence ou l’absence de cornes. Je vends peu de viande d’agneaux, mais je préfère faire grossir des agneaux castrés pendant deux ans et les vendre en tant que viande de mouton. Grâce à cette approche, on peut dire que je valorise des friches végétales en viande. »
Vous êtes très impliqué dans les réseaux locaux. Comment envisagez-vous votre rôle au sein de ce territoire ?
« Pour moi, le collectif est essentiel. Je travaille déjà avec le Parc naturel régional de Brière, notamment pour l’entretien d’espaces à Saint-Lyphard, sur le village de Kerhinet. Je vais également reprendre les actions de Franck en écopâturage sur la butte des pierres. Je crois beaucoup à la sensibilisation du public au lien entre l’animal et la viande, et à la valorisation des petits élevages de plein air. J’ai déjà participé à des animations avec des écoles. Être intégré dans ces réseaux m’apporte du soutien et me permet aussi de soutenir d’autres éleveurs. Je suis en lien avec le Crapal, le conservatoire au service des races locales, avec le réseau Denved Ar Vro, qui fédère les éleveurs de moutons des pays de Bretagne et, plus récemment, avec l’association pour un abattoir paysan de proximité (APPPOC) »..