Les communes de Mesquer, Pornichet et Férel avaient ouvert la voie en se lançant dans la démarche Mon Restau Responsable. Dans le cadre du Projet Alimentaire Territorial, les communes de La Baule, La Turballe, Montoir-de-Bretagne, Le Pouliguen leur emboîtent le pas pour impulser des pratiques responsables dans leur restauration collective.
Le Parc naturel Régional de Brière et deux de ses partenaires techniques (la Chambre d’agriculture et le CPIE Loire Océane) offrent à ces communes un accompagnement personnalisé qui s’inscrit pleinement dans le Projet Alimentaire Territorial Presqu’île Brière Estuaires, piloté par le Parc naturel régional de Brière, la CARENE, CAP Atlantique et la CC Pontchâteau Saint-Gildas-des-Bois. Cet accompagnement vise à faciliter l’intégration de ces communes dans la démarche Mon Restau Responsable, et à les soutenir dans leurs démarches pour la lutte contre le gaspillage alimentaire, l’éducation à l’alimentation durable et des approvisionnements locaux et durables. La Baule, La Turballe, Férel, Montoir-de-Bretagne, Le Pouliguen ont été les premières à s’insérer dans ce dispositif à l’hiver 2022. Voici ce que trois d’entre elles en attendent.
« La Baule se donne les moyens de son ambition pour une alimentation de qualité »
Bertrand Plouvier, élu de la ville de La Baule-Escoublac, conseiller délégué de CAP Atlantique, en charge de la transition écologique des économies primaires et du suivi et de la mise en place du PAT.
« Notre cuisine centrale produit chaque jour 900 repas (700 pour les scolaires, 100 pour le portage à domicile des aînées, et le reste pour les agents municipaux). La municipalité s’est engagée à récupérer le contrôle de la qualité de ce qui était servi dans les assiettes de nos enfants, de nos seniors et des agents. Et si la loi Egalim impose 20 % de bio et 30 % de local, nous voulons aller plus loin, avec les 50 % restants également issus d’une production locale (Bretagne, Vendée). Nous voulons redonner du bon sens ! Manger mieux, plus équilibré et local au maximum. C’est une démarche de santé publique et de soutien à l’économie locale. Nous avons donc fait le choix de créer une Société Publique Locale : la SPL Restauration Presqu’île. C’est une spécificité sur notre territoire !
Aujourd’hui, nous sommes engagés dans la démarche Mon restau responsable pour lutter contre le gaspillage alimentaire et aller vers un objectif de zéro déchet. Nous travaillons déjà sur le compost qui est ensuite redistribué aux maraîchers pour cultiver leurs légumes. C’est un cercle vertueux. Nous sommes pour l’instant aux prémices de cette démarche. C’est un projet qui embarque tout le monde et l’on sent un engouement, une volonté collective autour de celui-ci. D’avoir mis en place cette SPL nous donne une plus grande latitude et nous permet d’avoir le bon support pour notre politique ambitieuse au niveau de la restauration collective ».
« À La Turballe, l’un des grands axes de travail est la lutte contre le gaspillage alimentaire » François Lalande, Responsable restauration de La Turballe
« J’ai profité de l’instauration de l’accompagnement personnalisé proposé dans le cadre du PAT pour lancer la démarche Mon restau responsable. C’est un bon moyen de valoriser ce qui est en place et de conforter la démarche de la commune dans une alimentation de qualité et du “fait maison”. J’étais très demandeur ! Très simple à prendre en main, l’audit en ligne balaie de nombreux de domaines et cadre les réponses.
Ici, nous cuisinons sur place pour les écoles Jules Verne et Sainte-Marie, et nous livrons la crèche. Nous effectuons déjà le tri des déchets et le compostage. Avec l’inflation et l’augmentation du coût des matières premières, l’un des grands axes de travail sera la lutte contre le gaspillage. Cette partie gaspillage, c’est un domaine sur lequel j’ai envie de travailler. Même si nous faisons déjà attention, il y a des pistes de progression possibles. Cela passe par les achats, le niveau de la production, la mise en valeur de nos produits, la sensibilisation auprès des enfants… C’était l’un de nos objectifs de travail avec l’école Sainte-Marie : un volet dans leur projet pédagogique est en lien avec ce sujet. Je demande aussi aux élèves des deux écoles de composer un menu par mois en suivant les saisons et des contraintes. Le fait que cela soit conçu par les enfants fait que le repas est mieux mangé. C’est intéressant ! »
« Au Pouliguen, nous recherchons des outils simples pour aller plus loin » Patricia Magré, Responsable Restauration du Pouliguen
« Je suis responsable de la restauration collective au Pouliguen depuis 4 ans et j’avais entendu parler de la démarche Mon restau responsable. Les élus sont totalement partie prenante de cette démarche également. C’est un engagement collectif !
Nous avons la chance d’habiter dans un cadre de vie agréable et c’est important pour nous de bien nourrir les enfants. Nous préparons les repas pour la crèche, le centre de loisirs, les deux écoles, ainsi que les repas pour les anciens et pour les agents municipaux. Cela correspond à 250 repas par jour sur le temps scolaire. Ici, tout est fait maison : les soupes, les crudités, la pâtisserie… Nous avons la chance de cuisiner sur place et d’avoir une légumerie.
Nous venons tout juste de commencer l’analyse en ligne. J’attends de la démarche de nous aider à aller plus loin, pour que ce soit facile à mettre en place, et non pas que cela soit une contrainte. Par ailleurs, nous faisons déjà le tri avec le compost, nous effectuons la pesée des déchets et aujourd’hui, on compte entre 40 g et 50 g de perte par enfant, ce qui est déjà bien ! Nous voudrions aller encore plus loin dans la lutte contre le gaspillage. Nous avons bâti nos propres tableurs, mais nous recherchons des outils plus simples à utiliser et un accompagnement sur la conduite du changement, car il faut l’engagement de tous les maillons pour que cela fonctionne ! »