Un inventaire des invertébrés (insectes et araignées) est actuellement en cours sur les trois sites de la Réserve naturelle régionale (RNR) Marais de Brière. Ce protocole, commencé en 2022 par la recherche d’orthoptères (criquets, grillons et sauterelles) se poursuit cette année et cible les araignées, les carabes et les syrphes.
C’est le bureau d’études Nature et Compétences qui mène l’inventaire, en collaboration avec l’université de Rennes 1, et avec l’appui technique du Parc.
Un inventaire, pour quoi faire ?
Les groupes (taxons) sélectionnés (Orthoptères, Aranéides, Coléoptères Carabidae et Diptères Syrphidae) sont de bons indicateurs de l’état du milieu. En effet, certaines espèces sont typiques des milieux perturbés, alors que d’autres ont des exigences écologiques qui ne leur permettent d’être présentes que dans les milieux en très bon état de conservation.
Ce type de suivi a déjà été réalisé plusieurs fois sur la RNR entre 2009 et 2017. Des variations du nombre d’espèces présentes et des effectifs avaient été constatées au fil des années. L’échantillonnage au cours de plusieurs saisons avait permis de montrer qu’il y avait moins d’individus à l’automne par rapport à la période printanière/estivale. Par contre la diversité des espèces se maintenait entre les saisons.
Jusqu’à présent, 104 espèces d’araignées ont été inventoriées, 80 de carabes, 28 de syrphes et 20 d’orthoptères. Certaines espèces sont rares, surtout parmi les araignées. D’autres sont des espèces à fort enjeu de conservation, comme le carabe Paradromius longiceps (Dejean, 1826).
Quelles sont les méthodes utilisées ?
- Les pièges Barber : ce sont des pots contenant un liquide de conservation et placés dans le sol à l’affleurement de la surface. Cette méthode permet une capture en continu, et vise les invertébrés qui se déplacent au sol.
- Les aspirateurs à bouche : ce sont des tuyaux qui servent à aspirer les invertébrés ciblés pour les mettre ensuite dans un flacon contenant un liquide de conservation. C’est donc une méthode de capture ponctuelle complémentaire aux pièges Barber puisqu’elle permet d’aller chercher des individus ailleurs qu’au sol.
- Les filets-fauchoirs : ce sont des sortes d’épuisettes qu’on utilise en fauchant à répétition la végétation herbacée. Cela permet également de capturer les espèces que l’on ne retrouve pas ou peu au sol mais plutôt en haut de la végétation.
- Les filets à papillons : ils ressemblent au filets-fauchoirs mais servent quant à eux à attraper les insectes volants, sans faucher la végétation.
- Les tentes Malaise : ce sont des tentes qui possèdent deux grandes ouvertures de chaque côté, et une petite au sommet menant les insectes vers un flacon collecteur contenant un liquide de conservation. Elles ciblent aussi les insectes volants mais permettent une capture en continu.
- Les pièges jaunes/bleu/blanc : ce sont des petits bols remplis d’un liquide de conservation et posés à même le sol. Ils attirent certaines espèces en fonction de leur couleur rappelant celle des fleurs que viennent chercher les insectes concernés. Ils sont installés pour une durée de quelques minutes.
Tous les individus collectés sont identifiés en laboratoire à l’aide de loupes binoculaires et de microscopes.