Les inventaires menés, à la fois dans le cadre des ABC du Parc Naturel Régional de Brière et par Cap Atlantique, ont permis la restauration de 40 mares entre 2020 et 2022 sur la commune d’Herbignac. Une complémentarité qui prend tout son sens pour préserver la biodiversité.
L’union fait la force, paraît-il, et ce n’est pas à Herbignac que ce dicton va être démenti. En effet, c’est bien la complémentarité des études de biodiversité menées à la fois par le Parc et par Cap Atlantique que 40 mares ont pu être restaurées pour protéger des espèces remarquables.
Le triton marbré, une espèce à protéger
« Les inventaires de biodiversité ont notamment identifié des îlots de mares avec des enjeux forts pour certaines espèces patrimoniales du territoire, dont le triton marbré, une espèce à protéger, plutôt présente dans l’Ouest de la France et dans le Nord-Ouest de la péninsule ibérique », se réjouit Philippe Della Valle, responsable du pôle Biodiversité de Cap Atlantique qui mène également des études sur la biodiversité, notamment sur les amphibiens depuis plus de 15 ans. « Nos actions communes nous ont permis d’orienter le choix des mares à restaurer dans le cadre d’un programme d’actions sur 3 ans, piloté par Cap Atlantique et financé par un Contrat Nature de la région Pays de la Loire et par l’Union Européenne. Par ailleurs, les ABC du Parc ont rendu très lisibles les enjeux de biodiversité auprès des agriculteurs, des élus, des habitants, facilitant ainsi les rencontres avec les propriétaires de ces mares et la mise en œuvre des travaux de restauration ».
Des travaux de restauration conséquents
Effectués sur un laps de temps assez court, en septembre et en octobre lorsque les mares sont à sec et avant qu’elles ne remontent en eau, les travaux de restauration des mares menés à Herbignac ont porté sur plusieurs points. D’abord, une mise en lumière des mares, réalisée en bucheronnant les saules qui les colonisent. Ensuite, le curage des mares afin de réduire leur taux de matière organique, défavorable à de nombreuses espèces patrimoniales, et de conserver une inondation plus longue pour laisser le temps aux têtards d’accomplir leur cycle de mutation complet. Enfin, si besoin, le reprofilage des berges pour obtenir des pentes plus douces. Et, dans les mares situées en zones pâturées, des clôtures ont été réalisées pour limiter le piétinement des berges et l’apport de déjections de bovins dans l’eau. Des pompes à museau ont été installées : il suffit désormais aux animaux d’actionner ces abreuvoirs automatiques avec leur museau pour boire l’eau de la mare.
Déjà des résultats positifs
« Nous verrons dans quelque temps si ces travaux ont permis au triton marbré de coloniser certaines mares », poursuit Philippe Della Valle. « Ce qui est déjà très positif, c’est que certaines espèces de plantes patrimoniales sont apparues, comme le flûteau nageant, une espèce rare, protégée nationalement ! On voit que les travaux menés sur les mares d’Herbignac contribuent à maintenir cette espèce dans un bon état de conservation ».