Proposer une offre résiliente pour l’éco construction

Même s’il a été à plusieurs reprises marginalisé, le roseau connaît aujourd’hui un regain d’intérêt. De nouveaux projets économiques éclosent (production française de panneaux de roseau, production de bio-composites à base de roseau…). Les intérêts portés et sollicitations pour intégrer le roseau sont d’envergure (bâtiments publics, projet de quartier…) et les rencontres abordant le sujet des matériaux bio/géosourcés se multiplient.

Le Parc naturel régional de Brière souhaite prendre part à la progression de l’utilisation du roseau dans le secteur de la construction. Celle-ci repose sur le développement de la connaissance du matériau, l’assurabilité des travaux, l’organisation d’une filière et la sensibilisation des décideurs et prescripteurs.

Pour en savoir plus sur les règles professionnelles couverture chaume et l’approvisionnement en roseau, cliquez ici.

Le roseau commun, ou Phragmites Australis, est l’une des principales espèces végétales des roselières, aussi appelées phragmitaies. Selon les régions du monde, il atteint entre 3 et 5 m de hauteur, possède des feuilles de 20 à 50 cm de long par 2 à 3 cm de large et ses tiges creuses sont ornées d’un plumeau argenté. C’est une plante qui n’est pas semée et qui se régénère tous les ans à partir de son rhizome. Lorsque le roseau est suffisamment sec, en hiver, il est récolté de manière raisonné et peut devenir un matériau de construction, sans transformation.

La roselière est une formation végétale se développant dans les zones humides, notamment dans les marais et au bord des cours d’eau. C’est un milieu naturel d’intérêts patrimonial et environnemental, un refuge pour la biodiversité. Les tiges végétales offrent à la faune un abri pour se nourrir, nicher, se reproduire et se protéger des prédateurs. C’est un milieu naturel d’exception, et un écosystème unique, à préserver.

La roselière est un système d’épuration naturel. Les tiges végétales ont un rôle important dans l’assainissement de l’eau. De cette régulation les roselières stockent encore plus le carbone que les forêts.
Avec le temps les roselières se comblent naturellement et se transforment en tourbière ou en forêt. Avec un système de rotation, une fauche raisonnée en hiver permet de rajeunir la roselière et de la densifier. Sa fauche raisonnée limiterait l’atterrissement pouvant empêcher leur évolution vers de la forêt.
La roselière apparaît comme un écosystème qui rend, par sa biodiversité, des services à l’humanité. Il est donc déterminant de préserver les systèmes forestiers, agricoles et naturels, tels que les roselières.

En France, une surface totale de 53 855 hectares de roselières a été recensée, soit 1722 sites de phragmitaies répartis sur le territoire. Actuellement, la Camargue est la principale région récoltant le roseau avec près de 2000ha coupés par an. D’autres régions françaises récoltent le roseau, dans une moindre mesure, comme la Bretagne, la Normandie et Pays de la Loire. Le roseau est également importé d’Europe de l’Est, et même de Chine, alors que de nombreuses roselières restent inexploitées en France. Lever les freins techniques, financiers et socio-économiques d’exploitation des roselières françaises permettrait donc de faire émerger de nombreuses filières d’approvisionnement local pour des débouchés variés.

Il s’agit d’un matériau à très faible impact environnemental en termes de stockage du carbone, de valorisation des déchets roseaux, de l’absence de traitement pour un produit fini, de ressource disponible localement etc.

Le roseau possède des qualités d’isolation thermique et phonique importantes permettant un confort accru pour les usagers et ce, en toute saison, sans compter qu’il participe à la régulation de l’hygrométrie des espaces et de la qualité de l’air intérieur.

Il représente aussi des atouts socio-économiques grâce à la création d’emplois non délocalisables en mobilisant des ressources locales valorisant les circuits courts.

Le roseau, comme les matériaux biosourcés, fait l’objet d’a priori qui viennent souvent d’un manque d’information.

Concernant le feu, le roseau est moyennement inflammable, ne propage pas le feu et ne dégage pas de gaz toxique (couverture M3 – CSTB ; panneaux B2 – DIN 4102-1).

Le roseau n’est pas appétant pour les petits animaux mais peut représenter un abri. Des insectes peuvent apparaître quelque temps mais ce phénomène est passager et sans danger. Grâce à sa haute teneur en silice, il a une forte durabilité naturelle et ne nécessite pas de traitement.

Le roseau possède un bon comportement à l’humidité. Ses tiges hydrophobes rendent possible la réalisation d’enveloppes perspirantes.

Selon sa mise en œuvre, on trouve de nombreux usages au roseau dans la construction :

La tige rassemblée en botte est utilisée en :
– Couverture horizontale (chaumière)
– Couverture verticale
– Couverture totale (Ex projet Centre de découverte de la biodiversité Beautour – Guinée*Potin)

La tige rassemblée en panneau est utilisée en :
– Bardage (Ex projet Immeuble de bureaux, Nantes – Forma6)
– Isolation
– Support d’enduit

Le roseau broyé est utilisé en :
– Isolation intérieur en remplissage de murs ossature bois
– Brique de terre/roseau
– Béton de roseau

Retrouvez plus d’information et données sur ces usages dans la vidéo conférence Le roseau dans la construction de Louise Debout, Diplômée en Génie Civil, INSA Strasbourg, 2020
Le roseau des couvertures en fin de vie pourrait être valorisé à travers ses autres usages (broyat, isolant…)

Le Collectif Biosourcé Pays de la Loire, crée en 2021, regroupe les acteurs et les filières biosourcés et géosourcés émergentes dans la construction en région Pays de la Loire. Il est composé de la DREAL des Pays de la Loire, la Région des Pays de la Loire, FIBOIS Pays de la Loire, ECHOBAT, le Collectif Paille Armoricain, Construire en Chanvre, le Collectif des Terreux Armoricains, le Parc Naturel Régional de Brière pour la filière roseau et de NOVABUILD.
Une des ambitions fortes de ce Collectif est d’apporter plus de visibilité aux actions déjà organisées et une meilleure coordination des actions des différents membres.

En juin 2021, les membres du Collectif Biosourcé Pays de la Loire se réunissaient pour la première fois pour travailler de concert à une meilleure intégration des matériaux biosourcés en construction et en rénovation. Un an plus tard, il est temps de présenter les premiers résultats de ces travaux ainsi que l’actualité des filières locales, à l’occasion de l’Université d’été du Collectif qui s’est tenu dans le cadre du Carrefour international du bois, au Parc des Expositions de Nantes le 3 juin 2022. Professionnels et acteurs du bâtiment ont participé à cette matinée d’échanges et de retours d’expérience.

Quelques opérations remarquables …

En France :

Et à l’étranger :

Ressources documentaires

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