Séverine Champ est conceptrice éclairagiste au sein de Territoire Énergie 44 (ex-Sydela), le syndicat d’électrification de 180 communes adhérentes en Loire-Atlantique. Elle nous fait part des motivations de Territoire Énergie 44 de s’impliquer dans le projet Trame noire du Parc naturel régional de Brière.
Pourquoi êtes-vous partenaires du projet Trame noire du Parc naturel régional de Brière ?
Séverine Champ : Ce qui est novateur dans ce projet, c’est de travailler avec un Parc naturel régional. Bien que nous soyons sensibilisés à l’impact de l’éclairage sur la biodiversité, nous restons des éclairagistes et non des écologues. Le point de vue de divers experts (groupement de bureaux d’études écologues, concepteurs et ingénieurs lumière) sur la perturbation lumineuse apporte une approche différente des efforts à faire sur l’éclairage que ce que j’imaginais. Ce projet avec le Parc naturel régional de Brière est également intéressant pour nous, puisque c’est le premier projet de trame noire sur le territoire de TE44. Il s’étend sur 42 collectivités dont 33 sont adhérentes à l’investissement éclairage public du TE44.
Qu’attendez-vous de l’analyse des données et des recommandations qui en découleront ?
Séverine Champ : À terme, les résultats de cette étude nous permettront d’aller plus loin dans notre propre expertise en éclairage public et dans nos recommandations auprès de nos adhérents. L’objectif ultime est d’aller vers un éclairage plus sobre afin de répondre aux besoins écologiques, tout en prenant en compte les besoins humains et les enjeux énergétiques. Une fois que nous aurons ces recommandations, nous pourrons les déployer dans le cadre de nos futurs travaux, après discussion et validation avec nos interlocuteurs adhérents.
Le travail du collectif d’experts donne lieu à des diagnostics sensibles de la nuit, avec les élus et les habitants, à l’échelle d’un quartier ou d’un centre-bourg communal, par le biais de l’organisation de diverses activités (conférences, ateliers et déambulations). Ces diagnostics qui se veulent participatifs et pédagogiques permettent d’ouvrir la réflexion sur la palette de solutions possibles afin de réduire ou d’ajuster l’éclairage artificiel et de valoriser l’obscurité nocturne favorable au vivant. « Les élus pourront s’appuyer, s’ils le souhaitent, sur ce travail pour commencer à matérialiser des réseaux écologiques sombres ».