Productions durables : sommes-nous prêts à mettre plus de produits locaux dans les assiettes de nos enfants ?

©PnrB/ Lors de la restitution de l’étude menée par la Chambre d’agriculture sur les productions phares : viande bovine, produits laitiers, maraîchage, produits halieutiques, le 25 janvier 2023.

Dans le cadre du Projet Alimentaire Territorial Presqu’île Brière Estuaires, la Chambre d’agriculture des Pays de la Loire a réalisé un diagnostic sur quatre productions agricoles phares : les légumes, les produits laitiers, la viande bovine et les produits de la mer. Avec une interrogation : notre territoire est-il en mesure de répondre à la demande locale, notamment pour la restauration collective ?

« Après plusieurs mois de travail et de rencontres sur le terrain, le constat est plutôt optimiste », déclarent Éric Pithon et Céline Blandin, conseillers à la Chambre d’agriculture. « Notre territoire est riche d’une production diversifiée, capable de proposer des produits locaux, durables et de qualité, avec des producteurs qui ont envie de s’ouvrir aux débouchés de la restauration collective ».

Des maraîchers motivés

« Ce qui arrive en tête des motivations des maraîchers interrogés, bien avant les critères économiques, c’est de nourrir les enfants avec des produits de qualité ! », poursuit Éric Pithon. Si certains producteurs sont déjà prêts à répondre, seuls ou à plusieurs,  à la demande de la restauration collective locale, d’autres ont encore du mal à franchir le cap. « Ils s’interrogent sur le type de légumes et les volumes, sur le juste prix et sur la logistique à mettre en place pour optimiser les livraisons ». D’où la nécessité d’accompagnements spécifiques (planification maraîchère, réflexions sur les légumeries, la logistique et autres outils de mise en relation …) pour que des partenariats locaux durables s’organisent entre les restaurations scolaires des communes et les producteurs du territoire.

Une filière lait déjà bien organisée

« Du côté des produits laitiers, le constat est, là aussi, positif puisque les producteurs locaux sont prêts à absorber une capacité de production plus importante pour répondre aux besoins de la restauration collective, avec des circuits de distribution et de logistique déjà bien organisés. En effet, notre territoire compte des producteurs de lait de vache qui ont leurs propres fromageries et qui sont déjà investis dans la restauration collective. Ils proposent des gammes de produits très appropriées (fromage blanc, yaourts, glaces, fromages…) ». Il existe également d’autres producteurs de lait de vache, chèvre ou brebis, transformant de plus petits volumes, essentiellement orientés vers les circuits courts. « Certains sont tentés par la diversification de leurs débouchés pour proposer ponctuellement ou régulièrement des produits à la restauration collective ».

Une filière viande bovine locale et durable disponible pour la restauration collective

Le territoire est principalement marqué par l’élevage, et en particulier l’élevage bovin. La vente en circuits courts est possible, mais nécessite de passer par des intermédiaires pour l’abattage, la découpe, et la transformation. Et pour livrer la restauration collective, il faut penser à l’équilibre matière, c’est-à-dire qu’il faut trouver d’autres débouchés pour valoriser les abats et morceaux peu prisés, ou encore les morceaux les plus nobles, souvent trop chers pour la restauration collective. « Sur le territoire, nous avons la chance d’avoir une filière Marque Parc viande bovine de Brière, avec plusieurs éleveurs labellisés Label rouge ou HVE. Elle fournit déjà la restauration scolaire par le biais d’intermédiaires comme Jules et Max ou le Traiteur des Marais. Ces acteurs facilitent l’approvisionnement de la restauration collective », explique Céline Blandin. Et progressivement, d’autres éleveurs de viande bovine, souvent en Agriculture Biologique, se lancent eux aussi dans le challenge de livrer la restauration collective.

Une introduction plus complexe pour les poissons issus de la pêche locale

« Le territoire du PAT présente l’atout de compter deux ports de pêche. Faute d’atelier de filetage sur place, les poissons ne peuvent être transformés en filets pour répondre à la restauration collective ». Pour s’approvisionner en « local », il convient de demander des « Poissons de mer Pays de la Loire », c’est-à-dire pêchés dans le Golfe de Gascogne et débarqués dans une des cinq halles à marées des Pays de la Loire. « Les poissons issus de la pêche locale et intéressants à valoriser pour la restauration scolaire sont de type tacauds, merlus, merlans. L’enjeu est d’introduire et de faire progresser la part de poissons et coquillages locaux dans les menus des restaurants collectifs pour aider la filière à se structurer », précise Céline Blandin.

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