Protéger l’habitat des insectes pollinisateurs sauvages
Saviez-vous que 80 % des plantes sauvages et 84 % des plantes cultivées ne se reproduisent que grâce à l’action de petits pollinisateurs ? Certains insectes pollinisateurs sont bien connus, comme les abeilles ou les papillons. D’autres le sont un peu moins, comme les mouches, les guêpes, les papillons « de nuit », certains coléoptères… Mais tous ont en commun d’être indispensables… et certains sont menacés ! Pour les protéger et préserver leurs différents habitats, le Parc naturel régional de Brière s’engage.
Depuis 30 ans, les populations d’insectes pollinisateurs déclinent : 26 % des espèces de papillons sont menacées d’après la Liste rouge des Pays de la Loire et 24 % des espèces de bourdons sont menacées en Europe d’après la Liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Parmi les principales causes ? L’ensemble des insectes pollinisateurs sauvages ont besoin de conditions spécifiques pour pouvoir effectuer leur cycle de vie. Or les habitats dans lesquels ils se développent, qu’ils se situent dans des espaces naturels, des espaces urbains ou des espaces agricoles, se dégradent ou disparaissent au fil des ans. C’est pourquoi l’État a lancé un Plan national en faveur des pollinisateurs sauvages et de la pollinisation, coordonné en région la DREAL. Le Parc naturel régional de Brière a décidé d’intégrer cette démarche afin d’identifier ces différents habitats et de préserver une mosaïque de paysages sur son territoire.
Dans la continuité des Atlas de biodiversité communale (ABC)
Le Parc naturel régional de Brière s’est engagé dans un plan d’actions en faveur des insectes pollinisateurs sauvages — en se concentrant dans un premier temps sur les hyménoptères (les abeilles et les guêpes) — et en élaborant ainsi un programme d’actions s’articulant autour de trois axes. « Ces axes clés ont été identifiés dans la continuité des ABC, notamment des travaux de recensement des habitats réalisés au sein du Parc », précise Sasha Serrano, chargée d’opération Pollinisateurs pour le Parc. « Chaque axe est structuré en plusieurs phases : une phase d’amélioration des connaissances, une phase de restauration et de protection des habitats, une phase d’information et de mobilisation des acteurs ». Le projet s’étend sur la période de 2024 à 2026, avec certaines initiatives déjà en cours.
Un programme sur 3 ans en 3 axes
Le projet vise à mieux connaître et enrayer le déclin des insectes pollinisateurs sauvages en maintenant ou favorisant leurs populations sur plusieurs zones particulières du territoire, tout un impulsant une dynamique de gestion durable et une mobilisation multiacteurs.
L’axe 1 vise à améliorer les connaissances, la conservation, la gestion et la restauration d’espaces naturels protégés ou remarquables, comme les landes et les dunes. Les actions ont démarré dès 2024, avec notamment les inventaires réalisés par le Groupe d’étude des invertébrés armoricains (GRETIA).
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L’axe 2 se focalise sur l’amélioration des connaissances et de la gestion écologique des espaces verts au sein de zones urbaines propices tels que les parcs, les jardins et autres linéaires végétalisés. Les actions démarreront en 2025 en collaboration avec les collectivités.
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L’axe 3 se concentre sur la renaturation d’espaces agricoles favorables, dont les prairies naturelles qui couvrent 1257 ha du territoire, notamment en accompagnant les agriculteurs volontaires à des pratiques alternatives de gestion plus durables de leurs parcelles. Cette action est phase d’amorçage et devrait être orchestrée courant 2025 jusqu’en 2026.